Hommage du Maître d'Equipage à Daguet à l'occasion de son départ en retraite.
Il y a 40 ans L’Equipage découvrait son nouveau Piqueux : Daguet
Je ne sais pas s’il a été constaté quelque part que la montée en puissance d’un Equipage ait été aussi intimement liée à l’éclosion et à la compétence d’un piqueux qui a débuté et terminé sa carrière au même endroit. C’est l’histoire de l’Equipage et de Daguet entre 1971 et 2011, 40 ans bien remplis avec pour tout le monde le souci constant de faire dans l’excellence au chenil comme à la chasse.
La rencontre de Daguet avec les fondatrices de l’Equipage que sont
La Comtesse de Lorgeril et la Comtesse de Gigou a eu lieu en 1971 et
a été organisée par un certain M Deschamp loueur de chevaux en
Poitou, chez qui j’allais, à une époque, perfectionner mon équitation
naissante aux Sables d’Olonne où il s’exilait l’été.
Ce Monsieur qui amenait des chevaux régulièrement à la chasse en
Poitou savait que l’Equipage était à la recherche d’un remplaçant
à La Futaie, valet de chien, attiré par d’autres horizons ;
ayant assez vite compris que la vènerie n’était pas son truc !
L’entrevue a eu lieu, je n’y étais pas mais je me souviens que ma mère
me narrant l’instant, me dit avoir posé la question à son jeune
vis-à-vis « Qu’est ce que vous voulez faire ? » et la réponse
fut « je veux être Piqueux ! » La réponse était claire et la détermination apparaissait déjà, permettant d’entamer une collaboration qui s’est avérée longue et de qualité. C’est comme ça que Michel Brunet s’est retrouvé embauché comme ouvrier agricole à Langast, et expressément détaché à Pleugueneuc pour mettre en place ce qui deviendra le chenil et l’Equipage de la Bourbansais. Statut qui sera le sien jusqu’en 1991 date de la création de l’Association Equipage de La Bourbansais.
La tâche n’était pas évidente et il lui a fallu donner de sa personne pour faire en sorte que les chevaux puissent trouver un gîte, de même pour les chiens, chacun y allant de sa compétence ; celle de Daguet étant la menuiserie mais il a su s’entourer de mécanos pour entretenir les véhicules, de maçons pour modifier ou construire, de fournisseurs de compléments alimentaires pour l’élevage etc ... En même temps qu’être Piqueux, Daguet a été un véritable Maître d’œuvre agissant en pleine entente avec ses Patronnes, tout le monde ayant le souci de bien faire au moindre coût.
A noter le soutien indéfectible d’une bande de jeunes attachée à l’Equipage, de laquelle aujourd’hui subsistent Catherine et Hervé , ce dernier ayant eu longtemps la charge de broyer à Josselin l’orge. Ce fonctionnement lourd pour le Maître d’oeuvre a existé jusqu’à ce que Karine grandisse et David nous arrive du…. Poitou, vers le milieu des années 90, époque où une organisation avec le Domaine Parc Zoologique a été mise en place et à la grande satisfaction de l’ensemble des intéressés jusqu’à récemment.
Les débuts de l’Equipage ont été compliqués par l’absence de
territoire à une proximité raisonnable. Seul territoire, adjugé
au début pour la chasse du cerf, le massif de Loudéac n’en hébergeait pas ou seulement très épisodiquement. A ce sujet notre ami Eugène Boishardi dit « Patte à Ressort » nous disait régulièrement en voir le jeudi … Or nous chassions le samedi !!!!
De ce fait, il a fallu se déplacer dans des forêts parfois éloignées pour sortir les chiens afin de progresser. A cette époque là les membres étaient assidus aux déplacements car il n’existait que cette possibilité pour chasser et tous se retrouvaient en Eawy, Orléans, La Coubre, ,Mervent ou certains bois privés de Charente Maritime. Il fallait que les voyages soient organisés ainsi que les séjours, ainsi que l’entretien du chenil à La Bourbansais. On peut dire que le train d'Equipage se déplaçait régulièrement à la satisfaction d’un chacun, mais tout était fait.
L’Equipage avec le temps s’est étoffé et organisé en obtenant des territoires plus proches et plus en harmonie avec son évolution sur le terrain. Si à une époque il était suffisant de s’assurer 25 cerfs par saisons, déplacements compris, il s’est avéré nécessaire d’en prévoir 35 pour entretenir le moral des chiens et des gens, un peu plus tard. Les territoires de l’époque (années 80) qu’étaient Le Gavre, Loudéac toujours et Lanouée nous apportaient à peine ces attaques et bienvenue fut La Hardouinais avec ses 4/5 cerfs pour compléter .
La gestion de ces massifs forestiers conjointement menée par les gardes et ceux qui y chassent, a permis d’en faire varier les prélèvements à la hausse. Cette gestion n’est pas toujours chose évidente et on peut en juger les effets en prenant pour exemple le Gavre et Loudéac où on est passé de 25 cerfs à 7 pour le premier et de 5 à 17 pour le second en 20 ans. L’implication de Daguet, là où c’était possible, dans cette évolution basée sur des bonnes estimations a été déterminantes en même temps que des membres de l’Equipage assistaient aux comptages ONF. Aujourd’hui il nous
arrive régulièrement de prendre plus de 50 cerfs grâce à ce que sont devenus nos mêmes territoires.
Les soins et l’attention donnés aux chiens au chenil comme à la chasse ont fait que les Français
Tricolores de l'Equipage sont aujourd’hui bons et beaux.
La décision de tendre vers ce standard, prise à l’arrivée de Daguet, lui a permis d’orienter les
croisements en accord avec les Patronnes .Les résultats aux expositions sont parlant avec en
premier lieu le chien du Centenaire de la Venerie « Vendôme » issu de l’élevage de l'Equipage.
Beaucoup d’autres prix sont venus couronner ce travail journalier au grand bonheur des
membres.
Le chenil a en effet longtemps été le point de rencontre des Boutons, des Gilets et des Suiveurs
et c’est tout naturellement que chacun se retrouvait un peu dans cette réussite globale bien
organisée par les Maîtres en harmonie avec Daguet.
Croire que l’Histoire de l’Equipage aurait pu s’écrire mieux, différemment est
illusoire. Elle aurait certainement pu être différente sans cette implication des
membres satisfaits de bénéficier de la fidélité et de la compétence d’un artiste
en Vènerie nommé Daguet piqueux de l'Equipage pendant 40 ans pour le meilleur.