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Le Cerf

 

La gestion du cerf aujourd'hui (SV)
Le cerf, Cervus elaphus, figure emblématique de nos forêts et de la vènerie !
Avec plus de 100 000 têtes, le cerf gagne du terrain. Malgré une très forte progression des
prélèvements nationaux qui ont été multipliés par quatre en moins de trente ans, la population
française de cerf élaphe continue de s'étendre. C'est surtout dans la moitié du sud du pays et en montagne qu'il est le plus net. Alors que l'on dénombrait 385 unités de gestion départementales en 1995, on en compte aujourd'hui près de 440. Dans le même temps, les prélèvements cynégétiques annuels sont passés de 20 000 à 35 000 têtes. Finalement, près de la moitié de la superficie forestière française est aujourd'hui occupée et il est probable que l'effectif national avant naissance approche voire dépasse les 100 000 individus, ce qui correspond à une densité moyenne de 1.5 à 1.7 têtes par km2 de forêt occupée.

Le cerf est le plus grand de nos animaux de chasse vivant à l'état sauvage. La hauteur de son garrot atteint 1,40 m, la longueur de son corps se tient entre 1,50 m et 2,15 m, et son poids, d'une moyenne de 150 kg, peut dépasser exceptionnellement 200 kg, sur de vieux sujets.

Tant de beauté et surtout tant de poids constituent déjà pour le cerf une première source de ses malheurs.

L'amenuisement considérable de ses effectifs pendant les grands conflits anciens ou contemporains a été une conséquence directe de l'attrait qu'il présentait pour une population souvent affamée, que les braconniers ne demandaient qu'à ravitailler.

 

De combien de coupables industries et de commerces clandestins la viande de cerf a-t-elle été l'objet ! Il fallait manger, et nos grands animaux ont payé un lourd tribut à apaiser la faim du peuple de France...

Il en fut ainsi durant toutes les guerres.

Mais systématiquement, dans les périodes de reconstruction, il a été réintroduit par les dirigeants, les grands propriétaires ou des particuliers passionnés. 

 
Les pleurs du cerf

Cette formidable évolution a débuté il y a près de 50 ans où il était peu représenté dans notre pays. C'est sur ce constat que les responsables forestiers et cynégétiques ont alors réalisé de nombreux repeuplements.

 L'écologie de l'espèce étant très souple, elle a pu s'adapter rapidement à ces nouveaux habitats où elle s'est fortement multipliée. Mais cette évolution a parfois des revers. Particulièrement sensible aux perturbations de tout genre, le cerf peut concentrer ses effectifs sur de petites unités qui lui assurent la protection ou le minimum de désagrément.

Grand consommateur compte tenu de sa taille, il peut alors mettre à mal les productions agricoles et les jeunes peuplements forestiers. Le phénomène est évidemment exacerbé quand d'autres herbivores sauvages partagent le même habitat. Le cerf a donc globalement une mauvaise réputation.

A ce jour, plusieurs questions restent posées. En premier lieu, les connaissances sur la dynamique de l'espèce et les outils de son suivi sont encore insuffisantes. Chercheurs et gestionnaires doivent rapidement affiner et compléter les connaissances actuelles pour proposer aux responsables régionaux et départementaux des outils performants de gestion des populations. Ensuite, dans un espace en pleine évolution, cloisonné par les infrastructures linéaires, les grands centres urbains et industriels, l'habitat des grands ongulés est progressivement menacé.

 

Pour les courageux qui veulent en savoir plus sur l'éthologie du cerf ...

Sur les secteurs occupés de longue date, souvent fortement dégradés par des générations d'herbivores, l'adoption d'une politique cynégétique efficace a généralement permis la maîtrise des effectifs. Mais sur les secteurs plus récemment colonisés, la grande disponibilité en habitats favorables et l'absence ou la relative faiblesse des dégâts n'incitent pas les gestionnaires à stopper la colonisation. Parfois, c'est aussi l'insuffisance des connaissances sur la situation de l'espèce qui expliquent la politique conservatrice et la progression des effectifs.

Parce qu'ils sont parfois limités dans leurs déplacements, leur présence permanente sur les milieux de production devient intolérable. L'aménagement de l'espace doit donc intégrer leur existence, à grande échelle, lors de la planification des grands travaux ou plus localement, dans la gestion quotidienne des forêts et des secteurs agricoles. La réalisation des schémas départementaux de gestion cynégétiques et des orientations régionales pour la gestion cynégétique et l'amélioration des habitats, documents prévus par la loi de juillet 2000 seront l'occasion de mettre ses idées sur le papier.

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